Dans une récente interview accordée à Jeune Afrique, le ministre de la Justice Erlyne Antonela Ndembet Damas, a abordé le bien-fondé de la réforme de l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) au Gabon. Dans un premier temps elle a rappelé que les IVG restent une infraction punie par la loi en dehors des cas spécifiques qui sont admis. Il s’agit des cas de risque de malformation du fœtus, des risques pour la vie de la mère ou encore d’une conception résultant d’un viol.
Parlant de l’innovation de cette réforme, Erlyne Antonela Ndembet Damas affirme qu’elle réside dans « l’introduction de la notion de détresse. En rallongeant le délai de recours à l’avortement, qui passe de dix à douze semaines, il s’agit de permettre entre autres de détecter chez l’enfant à naitre d’éventuelles anomalies qui ne seraient pas visibles plus tôt », a déclaré le ministre de la Justice.
Aujourd’hui au Gabon, 23% des femmes ont déjà eu recours au moins une fois dans leur vie à l’avortement. De même, 21% des femmes gabonaises ont effectué des avortements avec des complications médicales ce qui est la cause de nombreux décès maternels. C’est donc pour apporter une réponse à ce problème que le gouvernement à adopter la réforme. « Cette réforme est aussi une réponse à un problème de santé publique majeur », a affirmé le ministre pour terminer.