Une enquête menée par l’Environmental Investigation Agency (EIA) prouve l’implication de Jean Ping et d’autres anciennes autorités gabonaises dans le trafic illégal et abusif des forêts gabonaises. Le rapport de l’enquête est intitulé : « La criminalité forestière au Gabon et en République du Congo qui contamine le marché des Etats-Unis ». Les enquêteurs y expliquent comment des entreprises d’exploitations forestières ont pillé les ressources naturelles du Gabon et du Congo. On compte parmi elles, la société chinoise DEJIA.
Cette dernière a financé la campagne présidentielle de Jean Ping en 2016. Elle est dirigée par l’un de ses neveux, magnat de l’exploitation forestière. Elle a fourni la grande part des sommes dépensées lors de la campagne de Jean Ping. La contrepartie attendue était qu’une fois président, Jean Ping deviendrait l’allié important de la société dans sa quête d’exploiter davantage les forêts gabonaises. La société DEJIA et ses complices de l’exploitation abusive des forêts d’Afrique centrale procèdent en effet de la même manière.
Elles corrompent des hauts-placés de l’Etat pour maintenir leur emprise sur les ressources naturelles du Gabon et du Congo. La société SSMO qui fait partie des exploitants illégaux, a confié aux enquêteurs devoir régulièrement verser, des pots-de-vin au ministère gabonais des Eaux et Forêts. Ces derniers sont estimés à près de 25 millions de francs CFA par mois. Ces sous servaient à maintenir de « bonnes » relations avec ledit ministère. Est aussi impliquée , l’ancienne ministre gabonaise des Eaux et Forêts, Estelle Ondo. L’ancien gouverneur de la province du Haut-Ogooué, Jacques Denis Tsanga, n’est pas non plus épargné.
D’après le rapport de l’EIA, c’est un tiers de la production gabonaise du bois qui est illégal. Les sociétés telles que Dejia ont produit près de 1,2 millions de mètres cube de bois de façon illégale chaque année entre 2013 et 2016. Une exploitation abusive basée sur de multiples infractions telles que l’évasion fiscale. Cette dernière a fait perdre aux Etats gabonais et congolais, entre 3 et 6,7 millions de dollars d’impôts sur les sociétés d’exploitation. Le bois provenant des forêts gabonaise et congolaise transite par Hong-Kong avant d’être écoulé aux Etats-Unis. Le rapport convie le Gabon et le Congo à protéger davantage leurs forêts contre ces exploitants qui violent les règles internationales.