Les organisations professionnelles de travailleurs des secteurs privé et parapublic du Gabon ont annoncé le mardi 20 juillet dernier leur projet de déclencher une grève générale. Le but est de protester contre le nouveau Code du travail. Mais cette initiative suscite de nombreuses controverses. Plusieurs raisons justifient cette situation.
D’abord, ce nouveau Code du travail est le résultat d’une concertation en début d’année. Le gouvernement et les organisations syndicales s’étaient rencontrés plusieurs fois. Durant plusieurs semaines de travail, les partenaires sociaux ont élaboré ce nouveau Code du travail.
Ensuite, ce projet de loi a été adopté par le Parlement. Rappelons que les membres du parlement représentent la volonté nationale. Par contre, les syndicats souffrent de représentativité. Le taux de participation aux dernières élections syndicales était très faible. Cela montre que les organisations syndicales sont politisées. Elles visent leurs intérêts personnels au détriment de ceux des travailleurs. Ainsi, la crédibilité des syndicats est sur la sellette.
La troisième raison importante est que cette nouvelle mouture du Code du travail protège beaucoup plus les travailleurs que l’ancien Code. Les droits des travailleurs à la formation ou à l’indemnisation en période de chômage sont renforcés. Alors, si les organisations syndicales déclenchent la grève générale, elles en feront les frais.
La quatrième raison réside dans le fait que la menace de grève des syndicats est très controversée. Ils ont déposé un recours au Conseil constitutionnel. Mais ils n’ont pas attendu le verdict de ce Conseil constitutionnel avant de brandir les menaces de grève.
Outre ces raisons, les organisations syndicales étaleront leur faiblesse en déclenchant une grève générale. Cela montrera que les syndicats sont incapables de mener de dialogue et convaincre leurs interlocuteurs. Ils envisagent comme seule option de se mettre dans la rue pour protester. De tels agissements sont souvent 2 à l’échec.