Le Gabon est sur le point d’importer de l’énergie électrique de la Guinée équatoriale pour répondre aux besoins énergétiques du nord du pays. Après de longues années de négociations, un accord d’achat et de vente d’énergie a été signé, hier, entre la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) et la Sociedad de Electricidad de Guinea Ecuatorial (Segesa) lors d’une réunion à Brazzaville, au Congo, selon un communiqué du ministère de l’Énergie.
Le directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), Sylvère Biteghe, a annoncé que la première phase de l’interconnexion électrique transfrontalière entre le Gabon et la Guinée équatoriale consistera à fournir de l’électricité à la ville de Bitam, au Gabon, en utilisant une ligne moyenne tension de 20 kV et les équipements nécessaires. De plus, un réseau basse tension sera également mis en place dans les villages le long de cette ligne. Cette initiative marque un pas important vers l’amélioration de l’accès à l’électricité dans la région et renforce la coopération énergétique entre les deux pays.
Cette interconnexion des réseaux électriques entre les deux pays vise également à fournir de l’électricité aux villes de Bitam, Oyem et Médouneu au Gabon, à partir de Mongomo, Acurenam et Ebebiyin en Guinée équatoriale. L’objectif de cet accord est d’améliorer l’approvisionnement en électricité dans le réseau interconnecté (RIC) du nord du Gabon, alors que le pays peine à répondre à la demande nationale en électricité. Les détails spécifiques tels que la durée du contrat, les volumes d’énergie qui seront achetés, les populations ou les entreprises concernées, ainsi que les coûts pour le budget public du Gabon ne sont pas mentionnés dans le communiqué.
Le Gabon, faut-il savoir, ne souffre d’aucune pénurie d’énergie électrique. Le pays dispose d’une capacité installée d’énergie hydroélectrique qui est 2,7 fois supérieure à celle de la Guinée équatoriale, selon l’Association internationale de l’hydroélectricité. Cependant, avec la croissance de la demande en électricité et les objectifs de diversification et de transformation locale, le Gabon a besoin de nouvelles sources d’approvisionnement.
De son côté, la Guinée équatoriale dispose d’une production excédentaire et envisage d’augmenter ses capacités hydroélectriques avec l’achèvement du barrage de Sendje. Le projet d’interconnexion des réseaux et d’électrification transfrontalière entre les deux pays date de 2014 et a été facilité par le Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC), conformément au marché de l’électricité de l’Afrique centrale. Cet accord définit les conditions techniques, financières, commerciales et juridiques pour l’achat et la vente d’énergie électrique entre les deux opérateurs.
